Du 22 au 24 de mars j’ai été l’invité du 28ème Salon giennois du livre pour la jeunesse. Le pays giennois s’étend sur les bords de la Loire et si le siège du Salon est le charmant château de Saint Brisson, les auteurs et illustrateurs participants avons rencontré nos lecteurs dans des écoles et collèges de plusieurs des localités dont Gien est le chef-lieu.
J’ai passé toute la journée de vendredi en compagnie des bambins qui avaient lu mes albums «Petit Chat Noir a peur du soir » (Bayard), « L’oiseau-lire » (Belin) et « La chanson du château de sable » (Ibis Rouge) le seul de mes sept titres français dont je suis auteur et illustrateur. Il y avait également un collège dans mon programme, mais là il s’agissait de l’improbable rencontre entre un écrivain et des jeunes qui ne l’avaient pas lu !
Me visites dans les écoles maternelles (Petite et Grande section, CM1) avaient été parfaitement préparés et j’ai été reçu avec des exemplaires de mes livres en main par des bambins absolument adorables.
J'ai raconté les histoires qu'ils avaient déjà entendu, mais surtout quelques-unes qu'ils ne connaissaient pas.
Les plus grands (CM1) ont adoré l'histoire de mon premier héros, Super Pec, que j'ai au même à dessiner sur leurs mains!
Mais le collège Mermoz n’a pas très bien péparré la rencontre. On n'a pas estimé nécessaire d'acheter un seul de mes livres, même pas pour le CDI ou la rencontré s’est déroulé, por les faire lire (ou le montrer au moins) aux élèves. Les élèves, très attentifs, m’ont posé les questions habituelles : « Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? », « Combien de livres avez-vous publiés ? » « Quel est votre livre préféré ? »… Des questions qu’il auraient pu poser à n’importe quel autre auteur, et même à un boulanger ou footballeur (en ne changeant que le mot « livre » par « match » ou « type de pâte » .
Mme. le professeur d’espagnol a pourtant bien compris le parti qu’elle pouvait tirer de la présence d’un auteur hispanophone dans sa classe, mais n’a pas pensé à télécharger un des textes disponibles dans mes sites et encore moins à s’enquérir de la possibilité d’obtenir un exemplaire de mes livres en espagnol (pas moins de 25, appropriés pour toutes les compétences lectrices et linguistiques).
A quoi bon rencontrer un auteur que l’on n’a pas lu et que l’on n’a pas l’intention d’approcher après la rencontre ? Malgré le travail de sensibilisation qui se fait depuis des années sur tout le territoire français, il y a encore des enseignants, des bibliothécaires et des responsables scolaires qui confondent le moyen (la visite de l’auteur) avec la fin : la promotion de la lecture. Pour cela il faut qu’il y ait au moins un triste exemplaire d’au moins l’une des œuvres de l’auteur dans le CDI (chose qui ne doit pas peser lourdement sur le budget de l’établissement).
J’ai quitté le collège Mermoz avec un goût amer. Mais deux jour plus tard, une fois fini le Salon, lorsque j’abandonnais le Château de St Brisson sans avoir vu que des rares adolescents (aucun dudit collège) s’approcher de mes livres « La légende de Taïta Osongo » et « Cuba destination trésor », je me sentais autorisé à croire que si les jeunes ne lisent pas plus ce n’est pas uniquement la faute de l’Internet, le portable et autres coupables habituellement signalés.
Le Salon du livre pour la jeunesse du Giennois est porté avec conviction par une équipe de bénévoles qui dirige avec dévouement Anne Vescovi. https://sites.google.com/site/salondulivre giennois
Après les journées de visites scolaires par une douzaine d’auteurs, illustrateurs et conteurs (pour certains commencés dès jeudi), nous nous sommes tous rencontrés au château de St Brisson, qui abritait non seulement les séances de signatures, mais des ateliers, des concerts, des expos et un spectacle de la conteuse cubaine Mercedes Alfonso, toute fraîchement arrivée de Cuba.
Nous n’avons pas chômé les auteurs jeunesse réunis au deuxième étage (des livres pour adultes étant proposés au premier et les ateliers au rez-de-chaussée). J’ai presque épuisé la réserve d’exemplaires de « Petit Chat Noir a peur du soir » et de « La chanson du château de sable » (j’offre en guise de dédicace un dessin à l’aquarelle que je ne répète jamais) et même quelques-uns de mes livres en espagnol ont trouvé acquéreur (tout particulièrement des exemplaires de la série Gatito (Kalandraka), le jumeau espagnol de ce « Petit Chat Noir… » qui avait su ravir les bambins rencontrés la veille.
Après un week-end intense, je suis revenu à la capitale… ou m’attendait le lendemain le Salon du livre de Paris (mais, ça c’est une autre histoire).