mardi 8 janvier 2019

Recontres autour de Cuba dans le Lot


J'ai été l'invité de l'association Visages d'ailleurs pour leur semaine cubaine en septembre dernier.
J'y a rencontré mes lecteurs, des plus petits au plus âgés, et aussi j'ai eu l'occasion de départir avec un public aussi varié que intéressé sur l'histoire et l'actualité de mon pays d'origine. 
Un débat sur ces questions avait été organisé avec l'inestimable participation du grand reporter Bertrand Rosenthal et mon compatriote es musicien Alejandro del Valle.


Au programme il y avait aussi un film (l'excellent "Chala"), stage de danse, concert, dégustation de la gastronomie cubaine et exposition de photos et de livres de et sur Cuba dans divers espaces de quatre localités de la région



lors de la séance de dédicaces de mes livres en espagnol et en français
à la médiathèque de Lalbenque

 


C'est aussi à la médiathèque qui s'est déroulé la rencontre avec des collégiens qui ont travaillé sur mon roman "La légende de Taita Osongo" (Ibis Rouge, 2004/ Orphie, 2017). L'excellente préparation par leur professeur d'espagnol facilita le dialogue autour de ma carrière d'écrivain, le passé et l'actualité de Cuba.



Je suis arrivé au Lot par le train et j'ai pu visiter la belle ville de Cahors et son célèbre pont 
du xiv siècle



 

Ma journée la plus intense fut celle de mercredi où j'ai surtout rencontré les élèves de Nathalie Fayemendy l'école maternelle de Flaujac-Poujols. Cette enseignante hors pair a développé des approches très créatives des livres de la série Petit Chat (HongFei)





 En plus des trois livres de la série Petit Chat, j'ai présenté "Petit chat noir a peur du soir" (Bayard): une autre histoire de chat pour tout-petits n'ayant pas le moindre rapport avec la série de HongFei, et autres de mes livres.


J'ai aussi fait un petit atelier d'illustration autour de héros de la série






A la demande de la maîtresse j'ai incorporé la mascotte de la classe... qui est censé se joindre à mes personnages pour une aventure originale à créer par les enfants



Je suis reparti avec ces magnifiques cadeaux... 


       



                    



          



       



                




                       


 





vendredi 14 septembre 2018

Cubain au Festival America


Je suis une nouvelle fois l'invité du Festival America
la plus importante rencontre autour des littératures de l'Amérique du Nord 
(Canada, Etats-Unis, Mexique, Cuba, Haïti)

Le Canada est le pays à l'honneur en cette 9ème édition
ce qui n'empêche que j'ai le privilège d'être 
l'invité spécial jeunesse 2018


lors de ma participation en 2014

En 2018, les animations jeunesse s’articulent autour de l’autre grande thématique de cette édition : 
« Les mots de la littérature ».
Contes, ateliers de théâtre, de dessin avec Bernard Dagan, d’illustration avec Antoine Guilloppé, de danse… feront voyager les élèves de primaire parmi les vastes univers créés par nos invités ; ils rencontreront notamment Joel Franz Rosell, romancier et illustrateur cubain, invité spécial jeunesse, découvriront de nouvelles figures mythologiques algonquiennes racontées par Fred Leblanc, assisteront au « Conseil des Animaux » d’Olivier Apat, et affronteront l’hostilité du monde arctique à travers l’exposition de la Galerie Art Inuit Paris.

https://www.festival-america.com/les-evenements/le-festival-jeunesse 


Entre autres, je rencontrerai les lecteurs de mes livres:


La légende de Taïta OsongoIllustrations de l'auteur
Editions Orphie, 2017
Roman pour adolescents

Petit chat noir a peur du soir
Bayard, 2010
album: 3-5 ans

Petit Chat et le ballon
Hongfei, 2016
album: 4-5 ans

Petit Chat et les vacances 
Hongfei, 2016
album: 4-5 ans

Petit Chat et la neige
Hongfei, 2016
album: 4-5 ans

Le FESTIVAL AMERICA 2018 
met à l’honneur les littératures du Canada avec une trentaine d’écrivains invités, anglophones et francophones, soit la plus importante délégation d’auteurs de ce pays à venir en France ces dernières années.
Aussi de nombreux auteurs des Etats-Unis, Mexique, Haïti et  CUBA , notamment
KARLA SUAREZ et WENDY GUERRA



Les lieux du Festival à Vincennes :
   Hôtel de Ville • 53, bis rue de Fontenay
   Salon du livre • place de l'Hôtel de ville (place du Général-Leclerc)
   Chapiteau Jeunesse et Bande Dessinée • Cours Marigny
   Cœur de Ville • 98, rue de Fontenay
   Espace Daniel-Sorano • 16, rue Charles-Pathé
   Magic Mirrors • Cours Marigny
   Centre Culturel Georges-Pompidou • 142, rue de Fontenay
   Maison des Associations • 41, rue Raymond-du-Temple
   Cinéma Le Vincennes • 30, avenue de Paris
   Château de Vincennes • Avenue de Paris
Information du public :
   Site internet : www.festival-america.com
   Par téléphone : 01 43 98 65 94Horaires :
   Vendredi 21 septembre de 14 h à 20 h
   Samedi 22 septembre de 10 h à 21 h (Nuit Américaine de 19 h à 21 h)
   Dimanche 23 septembre de 10 h à 19 h
Tarifs :
   Pass 1 jour : 12 € (TR : 8 €) • Pass 2 jours : 20 € (TR : 15 €)
   • Tarif réduit réservé aux demandeurs d’emploi, aux moins de 25 ans
   • Accès gratuit aux rencontres du Festival le vendredi après-midi
   • Accès gratuit au Salon du livre pendant tout le week-end
   • Accès gratuit pendant le week-end pour les moins de 18 ans
   Soirées rencontre + projection (jeudi et samedi) : 10 € (sur réservation)
   Soirée débats (vendredi) : 5 € (sur réservation)

Visages de Cuba en France


Je suis l'auteur invité de la semaine de culture cubaine qui se tiendra dans plusieurs localités du Lot en septembre 2018.
J'y vais présenter mes livres en français et en espagnol et en discuter avec mes jeunes lecteurs. 
Aussi je vais intervenir dans un débat sur la complexe réalité du Cuba actuel... que je connais bien grâce à mes longs et fréquents séjours dans l'Île et à mon intérêt déjà ancien pour l'histoire et la culture de mon pays d'origine. 



jeudi 19 juillet 2018

mon premier livre japonais... est mon sixième livre asiatique!

mon premier livre japonais
est la traduction de la première histoire que j'ai écrit directement en français
à une époque dans laquelle je n'habitais pas encore la France



première version en livre
Bayard. París, 2010



La toute première version est paru dans revue Tralalire
en mai 2008

Une première traduction en anglais a eu lieu très vite


J'ai fêté l'arrivée de mon premier livre nippon dans un restaurant japonais



     Tout est commencé avec le dessin ci-dessous. 
      Il m'a était envoyé par un petit français qui nous avait rendu visite à ma femme et à moi au Danemark à l'automne 1991 ou 1992. En remerciement j'ai écrit une petite histoire sur ce petit chat égaré. Une quinzaine d'années plus tard c'est cette histoire que Bayard préféra à toutes les autres, pourtant déjà publiées en espagnol et en portugais, que je leur avais proposé.
        C'est une histoire de curiosité et de victoire sur la peur; de rencontre avec l'autre et de découverte de soi qui a su séduire, je m'en réjouis, des publics les plus divers.


Dibujo de Mathieu Simplet, entonces con 7 años



mardi 12 septembre 2017

Si un ouragan m'était conté

 La légende de Taïta Osongo  (extrait)
http://auteurjeunessedecuba.blogspot.fr/p/la-legende-de-taita-osongo.html
illustration de Joel Franz Rosell
Une brusque secousse sortit le maître d’équipage de ses réflexions. Son instinct de marin lui avait indiqué qu’il y avait un danger, et il ne lui fallut qu’une seconde pour quitter le hamac et monter sur le pont. Il fut surpris par l’obscurité du matin, le vent froid et humide, la façon dont la mer était agitée y compris là où ils se trouvaient, à l’intérieur de la baie de La Havane si bien protégée. La cause de la brusque secousse avait été un coup de vent accompagné de grosses vagues qui avaient secoué le voilier de Severo Blanco et tous les autres bateaux ancrés dans le port.
– Un cyclone approche !, cria-t-il aux marins. Il faut se préparer !

(...)

illustration de Joel Franz Rosell

La patience de Severo Blanco porta ses fruits en cet après-midi d’octobre. Le cyclone semblait s’être contenté de frôler la pointe ouest de l’île, de sorte que capitaines et maîtres d’équipages avaient pu laisser aux simples matelots la surveillance de leurs bâtiments, tandis qu’eux passaient ces moments d’ouragan dans les tavernes à s’imbiber les entrailles d’eau-de-vie.
Après avoir traîné dans les tavernes les plus proches du port, Severo Blanco se dirigea vers une autre qui se situait à l’entrée du quartier malfamé nommé « El Manglar ».
« Les trois doublons » était une taverne si misérable que le nom grossièrement peint sur la porte semblait plutôt être un avis de vente : trois doublons d’or paraissaient suffire pour acheter l’édifice et tout ce qu’il contenait… y compris les clients. Habituellement n’entraient ici que des marins, des pêcheurs, des trafiquants à la petite semaine et des délinquants sans foi ni loi.
La taverne occupait la partie antérieure d’une maison construite, comme tant d’autres de la zone, avec des pierres volées sur la muraille récemment démolie. Une large porte et une fenêtre aux grossiers barreaux de fer, toujours ouvertes, permettaient de voir qu’à l’intérieur il n’y avait pas de chaises, mais de rudimentaires banquettes, et qu’au lieu de tables il y avait des barils. Une planche appuyée sur de grands tonneaux servait de comptoir, et derrière, clouées au mur, une demi-douzaine de caisses de bois servaient d’étagères.
La seule chose qui était vendue aux « Trois doublons », en dehors de quelques saucissons faisandés et de morceaux de lard desséchés, c’était du rhum et de l’eau-de-vie. Entre les sombres bouteilles de terre cuite qui contenaient ces alcools bon marché se détachaient quelques bouteilles de cristal avec de voyantes étiquettes dorées ; mais le cognac qu’avaient un jour contenu ces bouteilles ne pouvait être arrivé jusqu’à la taverne que parce que le patron les avait volées ou obtenues en contrebande.


Severo Blanco entrait aux « Trois doublons » quand il remarqua un vieux capitaine ivre. L’homme était proche de sa dernière heure, et il était impossible de savoir s’il s’enivrait pour oublier à quel point son foie le faisait souffrir, que c’était l’alcool qui l’avait détruit, ou parce que la meilleure façon de mourir que pouvait désirer un marin alcoolique était de se noyer dans une dame-jeanne d’eau-de-vie.

"Résultat, murmurait-il avec les yeux perdus, c’est que je ne pourrai pas arriver à Cosongo. Il vaut donc mieux que le secret disparaisse avec moi…"

                                         (...)


...le défi à l’autorité de Severo Blanco ne tarda pas à se manifester.

           À peine quelques heures après les premiers ordres du nouveau capitaine, éclata une terrible tempête… Et un mois plus tard, comme si elle s’était érigée en véritable maître du bateau, elle était toujours là. Avec ses vents tranchants comme des poignards, l’ouragan réduisit les voiles en lambeaux, et ensuite, tournant comme d’invisibles tire-bouchons, les vents arrachèrent à la base les trois mâts. La coque sans défense, se vit alors précipitée au sein de vagues immenses comme des précipices.

Voilà ce que fut la première semaine. Alors qu’ils se voyaient déjà naufragés, les gens du bateau négrier se réveillèrent sur une mer si calme qu’elle ressemblait à de l’acier. Cependant, la lumière qui les éblouissait n’était pas celle du soleil, mais celle de la coupole d’éclairs qui avait remplacé le ciel.

Les vents en furie ne tardèrent pas à revenir, mais comme il n’y avait ni voiles ni mâts à emporter, ils s’en prirent alors aux hommes.

Les quatre premiers furent précipités dans les vagues, mais après avoir avalé des litres d’eau et avoir souffert des morsures des crabes, ils se retrouvèrent de nouveau à bord. Trois autres marins furent à leur tour entraînés dans les airs, et alors qu’ils étaient sur le point de mourir de faim avec le corps plein des égratignures faites par des oiseaux invisibles, ils furent de retour, recrachés par un ciel capricieux.

La nacelle de l’homme de vigie était bringuebalée dans la cale et les eaux putrides de la sentine balayaient souvent le pont. Du mousse au capitaine, personne n’était à son poste, et pas un seul des marins mal en point ne pouvait affirmer si ce qui palpitait à l’intérieur de son corps était ses entrailles, son âme ou une mouette qu’il aurait avalée dans la confusion de l’orage.

VI

Severo Blanco réussissait à se montrer moins affolé que les autres, mais il était le seul à savoir que cette tempête était inscrite sur le livre de navigation du vieux capitaine et qu’elle n’était pas un rejeton légitime de la nature.

Enfermé dans sa cabine, Severo commença par s’agenouiller devant la croix. Mais il n’avait pas encore réussi à se rappeler comment commençait le Notre Père quand un des clous de bronze se détacha et le crucifix commença une danse comique, trop fougueuse pour que seul le roulis du navire pût l’expliquer.

Le maître d’équipage-capitaine s’allongea sur le ventre et convoqua le Diable, en lui offrant son âme en échange de la vie. Mais l’ouragan emportait ses cris et ses blasphèmes, et il monta alors en courant sur le pont pour implorer la pitié de la mer qui rongeait goulûment le timon, la pitié du vent qui griffait le pont sans compassion et de la pluie qui les mitraillait avec des gouttes acides qui creusaient des ulcères dans la peau et corrodait les cordages.

Mais cela s’était passé au début. Cela faisait un mois… ou un siècle.

Maintenant Severo Blanco ne demandait plus, n’offrait plus, n’espérait plus. Peu à peu il avait commencé à se repentir de sa décision d’aller voler la richesse de Cosongo, et il lui était venu comme un remords pour les milliers d’esclaves que les bateaux sur lesquels il avait navigué, avaient amenés pour souffrir sur les plantations d’Amérique.

Au pire moment, par-dessus le rugissement implacable de l’ouragan, il crut entendre une voix qui criait, moqueuse : « Rien ne pourra t’arrêter, pas même tes propres malheurs… ! »

En trébuchant, Severo Blanco sortit sur le pont, et au milieu de l’effrayante obscurité, il vit le visage de l’ouragan : un visage horriblement semblable au sien.

Et alors, pour la première fois de sa vie, il eut peur.

Peur de lui-même.

                                                (...)


Editions françaises:  


     Ibis Rouge (Matoury, 2004)


   
                                                                                                 Orphie (Saint-Denis, 2017)





   Editions cubaines: Capiro (Santa Clara, 2009), Editions Matanzas (Matanzas, 2015)




Publié egalement au Brasil (Ediçoes SM do Brasil, 2007) et en Argentine (FCE, 2015)

 


mercredi 30 août 2017

L'ESCLAVAGE DANS UN ROMAN POUR LA JEUNESSE

Après sa première édition française en 2004 (épuisée), de sa sortie en espagnol au Mexique, puis au Brésil (deuxième traduction, au portugais), en Argentine et à Cuba (deux éditions dans chacun de ces pays), ainsi que trois prix latino-américains de roman pour la jeunesse, 
La légende de Taïta Osongo 
fait son retour en grand format
aux éditions Orphie





La Légende de Taïta Osongo peut nourrir la réflexion et susciter la discussion à propos de thématiques liées à l’esclavage. Ce roman n’affiche aucune ambition pédagogique ni même d’intention prosélyte et c’est justement pour cela, je crois, qu’il peut faire naître le débat avec – et entre – les jeunes sur le racisme et la discrimination, l’exploitation sauvage des êtres humains, l’injustice ou le colonialisme, des sujets d’une actualité toujours brûlante.

Le noyau dramatique du roman est constitué par les amours interdites entre deux adolescents que tout sépare : il est noir et elle est blanche, il est pauvre et elle est riche, il n’a aucun droit, car il est esclave, et elle a, parce qu’elle appartient à l’élite, tous les droits… sauf le principal : celui d’aimer librement et d’être aimée par la personne de son choix.

(extrait d'une intervieuw)



La nouvelle version de "La légende de Taïta Osongo" se trouve à la FNAC-Les Halles entre les "coups de cœur du libraire" et entourée par best-sellers tels que "Le journal de Greg" et Harry Potter".



Divers versions de La légende de Taïta Osongo

en espagnol, portugais et français 


Il s'agit de mon deuxième livre français n tant qu'auteur et illustrateur


Pour la couverture, j'ai choisi de m'inspirer du superbe tableau "La Jungle" de mon compatriote Wifredo Lam ... né la même année et dans la même ville, Sagua la Grande, que ma grand-mère paternelle, et ils appartenaient tous deux à la même classe de métis de petite classe moyenne. La vie de cette grand-mère a d'ailleurs été l'une des sources de mon histoire... même si je ne me suis rendu compte que bien après l'écriture de la première version.




Certains illustrations je les avais réalisés en 2009 pour la première édition cubaine. Pour la nouvelle version française, j'ai repris seulement une partie de ces dessins à base d'acrylique gris-de-Payne et blanc et fis des nouveaux. 











plus sur ce livre:

http://auteurjeunessedecuba.blogspot.fr/p/la-legende-de-taita-osongo.html



Plusieurs années ont du passer avant que je mette au point un conte tiré issue de quelques situations de La légende de Taïta Osongo  que j'avais exclu du roman pour des raisons d'équilibre et cohérence. Ce conte explique l'origine des rapports entre le héros du roman et se trois serviteurs magiques. C'est surtout l'occasion d'aborder avec les plus petits (vers 6-8 ans) une thématique aussi importante que la lutte contre l'injustice, la solidarité et le droit à la liberté.



Pour l'instant, Taita Osongo: el camino del monte (Taïta Osongo: le chemin de la forêt) n'existe qu'en espagnol aux éditions Gente Nueva (La Havane) en format album broché avec mes illustrations en quadrichromie dont voici quelques exemples:   

                        


Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...