samedi 19 mai 2012

« Une escale caribéenne sans quitter le nord de la France : festival en Mayenne »


L’association Ti Woch a été représentée au Festival Lézard Nomade qui accomplit sa deuxième « Escale Caraïbe »  les 7-8 avril 2012 dans la ville de Mayenne (au centre du département du même nom).


Déjà en 2011, la fondatrice de l’association, la conteuse Suzy Ronel, s’était produit dans le populaire rassemblement culturel, mais cette année il y avait aussi Jacques Luder (illustrateur), Arnaud Alet et Serge Tamas (artistes musiciens), Max Diakok (danseur chorégraphe et chanteur) et le soussignant : Joel-Franz Rosell, auteur et illustrateur.


Ainsi étaient représentées la plus part des compétences artistiques qui compte l’association Ti Woch et aussi la diversité d’origine de ses membres (Guadeloupe, Martinique, Cuba, le très métissé département de la Seine-Saint Denis, La Réunion). Notre association est composée par des conteurs et autres « artisans des mots » et nous nous proposons promouvoir les cultures créoles. Nous le faisons à travers nos spectacles, livres, concerts et aussi à travers notre magazine pour enfants Ti-Woch, dont le deuxième numéro vient de sortir.

Au festival Lézard Nomade, Ti Woch a présenté deux très applaudis spectacles de contes (Suzy Ronel à la parole, Serge Tamas à la guitare et la percussion), un happening pictural avec Jacques Luder (et le public enthousiaste !) qui laissa deux magnifiques tableaux collectifs chacun de plus de 2 m de large.


Serge Tamas, Arnaud Alet et Max Diakok on proposé au public des approches diverses des cultures et langues créoles de la Caraïbe (dictons, devinettes, chansons...)



Dans l’espace dédicaces de livres pour enfant il y avait des livres signés par Suzy Ronel, Jacques Luder et Joel Franz Rosell. Nous avons présenté les n°s 1 et 2 de Ti-woch magazine et des CDs de contes de Suzy. J’y ai conté deux de mes livres. N’étant pas un véritable conteur, mais un auteur-illustrateur qui raconte ses histoires, je me sers d’une technique proche du kamishibai, forme de théâtre traditionnel japonaise dans laquelle on transmet l’histoire en lisant son texte, imprimé au des illustrations que le public regarde pendant que le « conteur » prononce les mots.


Le festival Lézard Nomade est une expérience culturelle remarquable par le niveau d’implication de la population dans sa réalisation. L’équipe, très efficace et sympathique, qui l’organise (le Kiosque) compte dans ses effectifs des professionnels et des bénévoles. C’est ainsi dans la plus part des associations qui organisent festivals culturelles et salons du livre partout en France. Mais au Lézard Nomade chaque visiteur semble s’intégrer immédiatement à l’équipe organisatrice. Par exemple, la déco aux couleurs caribéennes, a été en grande partie élaboré par les intégrants des ateliers d’art plastique de Mayenne, tout comme le flash mob qui mit un « chaud » point finale à chaque soirée du festival sut transformer en « danseurs de dimanche » l’assistance, les organisateurs et les intervenants.

mercredi 28 mars 2012

« J’ai discuté littérature avec des enfants de 5 et 6 ans »


 Du 22 au 25 mars j’ai été l’invité de la Fête du Livre Jeunesse de Firminy (www.ville-firminy.fr), une petite ville voisine de Saint-Etienne, dans la limite entre les départements de Rhône-Alpes et l’Auvergne où jadis l'on exploitait la houille. Une efficace mobilisation de bibliothécaires, enseignants et bénévoles nous a permit aux 10 auteurs et illustrateurs de rencontrer, jeudi et vendredi, les enfants de plusieurs écoles. 



Nous étions tous dans le même hôtel et nous avons eu l’occasion de nous connaître. C’est l'avantage des salons en province : on a le temps d’échanger avec des collègues que en général on ne connaissait pas avant.

Avec Sandrine Bonini, Emmanuelle Eeckhout, Arnaud Alméras, Alice Brière-Haquet, Delphine Brantus, Stéphanie Ledu, Yves Hughes, Viviane Koenig et Stanislas Gros, nous formions une équipe assez représentatif des créateurs du livre de la jeunesse en France : un auteur qui publie aussi pour adultes, une auteure pure, une illustratrice qui s’est initié dans l’écriture, des auteures-illustratrices (les femmes sont majoritaires dans notre métier), une écrivaine qui est aussi enseignante et s’est spécialisé dans des romans avec fond éducatif et un auteur de B.D.

Arnaud Alméras
Alice Brière-Haquet


Sandrine Bonini
Delphine Brantus et Yves Hughes
Viviane Koënig
  










Samedi et dimanche nous nous sommes retrouvés dans l’espace dédicace prévu par le seul libraire de la ville au beau milieu de la grande salle de spectacles et expositions «Le Firmament » qui était décoré avec divers créations à propos de « La Nuit », thème choisi –par les enfants eux-mêmes– pour cette édition 2012 de la Fête du livre jeunesse de Firminy.

C’est grâce à cette thématique, choisie par les enfants de la ville eux-mêmes, que j’ai été convié à présenter mon album « Petit Chat Noir a peur du soir » (Bayard, 2011). 


Les quatre rencontres avec des classes de Moyenne section et CP (environ 5-6 ans) de trois écoles différentes, m’ont donné l’occasion de comprendre ce qui plaît aux enfants dans ce livre, le premier que je publie en français pour un si jeune public.

En fait, dans la vingtaine de titres que j’ai publiés il n’y a que trois qui s’adressent au lecteur débutant. J’ai publié en 2001, en Argentine, l’album « La Nube » et, seulement en 2008, « Beste bat nahi dut ! » au Pays Basque espagnol. A ces deux livres pour enfants de 4-6 ans, je peux approcher « Javi y los leones » (Madrid, 2003) qui s’adresse plutôt aux fillettes et petits garçons de CM1/CM2.
Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas énormément d’expérience avec les enfants qui commencent l’école et que je craignais ne pas savoir répondre à leurs attentes.


Je m’inquiétait pour rien ! J’ai découvert des enfants absolument craquants avec leur spontanéité, leur enthousiasme pur et leur capacité à me suivre dans cette montagne russe de l’invention que j’affectionne autant. Lorsque j’ai évoqué mon métier d’écrivain et illustrateur, les jeunes enfants de Firminy se sont montrés aussi curieux, attentifs et lucides que les autres écoliers et collégiens que je fréquente d’habitude. 



dessin de Mathieu Simplet à l'âge de 6 ans

Ils ont particulièrement apprécié les détails du parcours de « Petit Chat Noir a peur du soir » : depuis le texte que j’ai crée au Danemark en 1993 pour répondre au dessin que m’a envoyé par un enfant avec la légende « un petit chat égaré dans le soir », jusqu’à l’histoire assez poétique publiée par Bayard, d’abord dans un numéro de la revue Tralalire (mai 2008) , puis en format album (mars 2011) toujours brillament illustré par Beppe Giacobbe. 

Les petits de Firminy et moi avons joué avec les mots et avons créé des histoires à partir des éléments basiques de toute histoire : personnages, lieux, actions, conflit. Ensemble nous avons tissé, comme si l’on jouait, ces nacelles invisibles dans lesquelles les histoires sauvages ne peuvent s’empêcher de tomber, et ensemble nous avons entamé des histoires parfois surprenantes d’originalité et grâce.




Au Salon du livre j’ai renouvelé l’expérience, cette fois-ci dans des petits ateliers d’écriture alternant avec les séances de dédicaces. J’avais sur ma table non seulement « Petit Chat Noir a peur du soir » mais aussi « L’Oiseau-lire » (Belin, 2009), « La chanson du château de sable » et « La légende de Taita Osongo » (tous deux publiés par Ibis Rouge) et même quelques exemplaires de « Cuba, destination trésor », mon troisième roman français, aujourd’hui épuisé. En plus, j’ai mis à disposition du public (enfants et adultes) quelques-uns de mes livres en espagnol. J’ai produit tellement de dédicaces –écrites et dessinées– que je suis rentré à Paris avec un début de tendinite au coude. 


Je compte renouer bientôt les rencontres avec les petits. Pour cela je compte sur la série « Gatito Negro » que je commence à publier avec l’éditeur espagnol Kalandraka. Il s’agit, en fait, du même personnage qui a débuté sa vie éditoriale chez Bayard et qui prolonge ses aventures, pour le moment seulement en espagnol et en galicien, avec les délicieuses illustrations de Constanze von Kitting.  

Je vous donnerai des nouvelles depuis la Foire du livre de Madrid, en mai prochain…

mercredi 1 février 2012

moi aussi j'ai été mordu par les vampires

Snob, pueril ou hypocondriaque?

Vampire Café
Edwar Much a peint plusieurs tableau avec le thème et le nom de "vampire"

Le vampire est éternel mais il prend de l'âge






mercredi 11 janvier 2012

nous éditons un magazine pour les enfants autour du monde créole











L'Association Ti Woch, qui rassamble plusieurs conteurs, et musiciens, ainsi qu'un illustrateur et un écrivain, tous issus de divers régions du monde à culture créole (métisse): de la Caraïbe à l'Océan Indien, a crée le magazine Ti-woch (en créole "Petit caillou") pour approcher les enfants du monde des cultures créoles. Notre magazine s'adresse aux enfants à partir de 7 (de sept à 77 ans, selon la formule consacrée).

Le premier numéro était dédié à la Caraïbe en general, mais avec le point d'ancrage sur la Guadeloup et le deuxième numéro (lancé en 2012) est consacré à la Martique.



Mais nous ne resterons pas sur le territoire français car nous preparons un troisième numéro sur Haïti et l'escala suivante sera Cuba...

Notre siège sociale est à Saint-Ouen, en région parisienne,mais nos actions nous mènent bien au-delà. Notre dernière action a eu lieu récemment à Saint-Denis, une autre ville de l'Ile de France qui compte une importante communauté d'Antillais.


Chaque numéro est composé d'un conte écrit par un conteur originaire du territoire en question et d'un récit écrit et illustré par des enfants d'une école située sur l'île ou pays. Chaque numéro présente également le portrait d'un personnage historique, mytologique ou légendaire, des informations autour de la nature et de jeux éducatifs. Le princippe est de proposer aux enfants, de façon ludique et educative une meilleure connaissance de la diversité culturelle de notre planète métisse.


vendredi 16 décembre 2011

petit cahier du père noël



LE PERE NOEL ET MOI
 












Ma première rencontre avec le Père Noël a eu lieu, je pense, dans les pages d’un livre soviétique ou d’un quelconque pays du bloc de l’Est. C’était dans les années 60, pendant mon enfance cubaine.


Je ne croyais plus aux Rois Mages, les trois personnages bibliques qui sont censés porter des cadeaux aux enfants d '  Amérique Latine et  d' Espagne, le 6 janvier et  non  pas le 25 décembre. Croire que les trois bonshommes, avec chameaux et sacs pleins de cadeaux se transformaient en fourmis pour passer par dessous les portes n’était plus de mon âge.  De  plus, Fidel Castro (un barbu communiste et bien de chez-nous, lui) nous expliqua que les Rois Mages étaient des suppôts du capitalisme et des symboles d’une culture occidentale qui n’était pas vraiment la nôtre. Son marxisme-léninisme n’était pas moins exogène, mais cela je ne l’ai compris que beaucoup, beaucoup plus tard…

Cette photo (authentique, aucun montage!) est la preuve de ma vrai rencontre avec le Père Noël. Le mémorable évènement a eu lieu à Skeikampen, en Norvège (près de Lille Hammer que tous les amateurs de sport d'hiver connaissent) la nuio du 24 décembre 1993. Le bonhomme était aussi surpris que moi de la rencontre...
 
Le fait est que je n’ai jamais douté de l’existence du Père Noël car il n’était pas sorti des croyances ancestrales, mais des livres (ce n’est que beaucoup plus tard que je compris que les livres pouvaient, eux aussi, mentir ; mais  ceci  est un autre sujet ). Déjà bien adulte, ayant pas mal voyagé et énormément lu, je trouve encore, année après année, des dizaines de nouveaux livres (français ou traduits en France) où le Père Noël  court  de nouvelles aventures.


Pendant ce temps-là, les pauvres Rois Mages répètent toujours la même rengaine de l’or et la myrrhe (je ne sais toujours pas  ce que c'est  que ce truc-là ). Il se peut que dans le monde hispanique  ces  majestés caméliportées  apparaissent  dans les librairies avec  de   nouveaux habits et des forfaits inédits, mais en France il n’est question que du Père Noël.


En conséquence c’est au sympathique barbu que je reste accroché. Et non content de croire au Père Noel, j’ai moi-même pas mal contribué à sa vitalité : chaque fin d’année, en guise de vœux, je me réfère à lui. Pour épargner à mes amis mes fautes de français, j’écris moins que je ne dessine. 
 














Ci-dessous vous trouverez quelques textes, des dessins finis et de  simples ébauches. 
L’accès est libre et gratuit. 

                                                                             Cadeaux de Père Joël !



Mon dessin de Noël/Nouvel an pour cette année





Voici ma première carte de Noël: le coup de crayon n'est pas très fluide...








LE CADEAUX EMPOISONNE DU PERE NOËL

Chaque année c’est la même chose. Je me cache et le Père Noël me retrouve.
 Le vieux est facile à remarquer avec son costume rouge, ses bottes  noires  y sa barbe bien fournie. Il est sans aucun doute moins agile que moi-même, entravé qu’il est par son énorme ventre, son sac plein de jouets et ses rennes. Mais malgré toutes mes précautions, il me déniche invariablement et me  force  à prendre son cadeau empoisonné.
J’ai tout essayé : me cacher entre les plumes de la couette, derrière les bouteilles vides du réveillon, dans une plage brûlante de soleil tropical et même une fois au Pôle Nord lui-même, convaincu que le Père Noël n’y serait pas, occupé qu’il serait  à porter  des  cadeaux aux quatre coins du monde…
Peine perdue! Il me retrouve toujours le gros malin et il laisse tomber sur mon dos son redoutable obole: UNE ANNEE DE PLUS.
Après il repart ragaillardi et inflexiblement déterminé à revenir l’année prochaine avec le même petit pot rempli de 365 jours usés.
Il faut reconnaître qu’il a eu une idée de génie, le salaud. Chaque année, il m’offre une année… mais pas n’importe quelle année! L’année qu’il me donne est son année, celle qu’il n’aura plus à encaisser car c’est moi qui la traverserai et  vieillirai à sa place
Et lorsque j’aurai crevé, il se cherchera une autre tête de turc à qui faire payer les pots cassés.

C’est comme ça que le Père Noël s’assure, malgré son âge canonique, l’éternité.


JE VOUDRAIS UN NOËL PLUS ECOLO

... mais lui, le PN, ne rêve-t-il pas de vacances bien au chaud?


(VOICI QUELQUES ÉBAUCHES DIVERSES)





 

 

Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...