lundi 11 juillet 2011

Franz Liszt m'a prêté son nom

Le monde célèbre cette année le bicentenaire du génial compositeur et pianiste hongrois Franz Liszt (Raiding, 22/10/1811 - Bayreuth, 31/7/1886). Je devais avoir 16 ans lorsque j'ai découvert ce grand romantique, singulier à cause de sa musique mais aussi pour sa vie mouvementé. C’est justement par à un excellent biopic hongrois (dont le deuxième volet n'a jamais été montré à Cuba) que j’ai fait sa connaissance. J'ai été fasciné au point de traquer tout concert, disc ou émission radio pouvant m’approcher de sa musique. Je suis aller jusqu ‘à lire tout ce que j’ai pu trouver de littérature hongroise, m’attaquant même à la langue magyare (échec total !). A l’époque, je présentais dans l'atelier d’écriture du lycée "Karl Marx" de La Havane mes premières nouvelles (des romans j’en écrivais depuis l'âge de 13 ans). Je signais ces textes maladroits avec une version raccourcie de mon vrai nom, Joel Francisco Rosell Gómez, devenu ainsi Joel « Franc » Rosell. Ce "Franc" ne rimait à rien, et grâce à Liszt (que j'avais toujours la pétulance de nommer à l’hongroise : Liszt Ferencz) j’ai pu donner une digne parenté et un peu d’authenticité à mon pseudonyme. Aujourd'hui on me reproche souvent ce nom si peu cubain. « Joël » est un prénom tellement courant en France que l’on oublie qu’il est cité dans la Bible et qu’il appartient en conséquence à toute culture judéo-chrétienne. Le double L de mon nom fait par ailleurs penser à quelque chose d’anglo-saxon et point à la Catalogne, qui a donné tellement d’immigrants et de patronymes à Cuba. Le fait est que, lorsque j’ai publié, entre 1974 et 1977, mes premiers textes journalistiques et de fiction, la scène cubaine était suffisamment cloîtré pour apprécier une touche de rafraîchissant l'exotisme. En plus, « Franz » se prononce presque comme « France »... prémonition de ma greffe dans la patrie de Charles Perrault (on dit d’habitude la patrie de Molière… mais ne suis-je un auteur pour la jeunesse ?). Encore un détail : malgré sa proximité géographique, je ne connais pas encore la Hongrie, cet ancien « rêve d'amour ».

mardi 24 mai 2011

HOLLYWOOD S'INSPIRE DE MOI...?!

Le filme d'animation "Rio" raconte une histoire avec plein de coïncidences avec mon roman "Exploradores en el lago" (Alfaguara, Madrid, 2009). J'ai écrit un roman d'aventure écologique avec un perroquet domestique au centre d'un trafic d'oiseaux exotiques et le parcours du propriétaire du perroquet jusqu'à comprendre la responsabilité... qu'il a assumé en élevant l'oiseau chez lui. Mon histoire est plutôt réaliste et se passe dans une réserve écologique cubaine (va pour les différences). En outre, les situations finales du filme et du roman sont très semblables… Ceci ne souligne que les petits amateurs du filme pourront poursuivre l’expérience dans mon roman. Bien entendu personne ne parle de plagiat et même d’inspiration d’un ouvrage par l’autre.

mercredi 9 mars 2011

école française de La Havane: première visite d'un auteur

Le 17 février dernier j'ai visité l'école française de La Havane. Les jeux de la cour, le mobilier, les dessins aux murs, l'aspect et la dotation de la bibliothèque... tout était identique à nombre d'écoles de l'Hexagone. Mais les grands arbres qui surplombaient les toitures, le soleil ardant, les odeurs... tout nous remettait en contexte: on était bien à Cuba. La documentaliste, l'équipe pédagogique et le directeur m'ont reçu avec enthousiasme et, à ma grande surprise, m'ont avoué que j'étais le premier écrivain qui venait partager son travail avec les élèves de plusieurs nationalités (dont des nombreux Franco-cubains) qui étudient dans la langue de Molière au pays de José Marti. Désormais je me sens autant écrivain français que cubain et c'est avec cette double casquette (béret français/chapeau en feuille de palmier) que j'ai représentait -dignement je l'espère- la profession. En fait, j'ai publié plus de livres en France que dans cette 'île que j'ai quitté à 34 ans pour rejoindre -bien avant le Territoire- la Culture française. Aujourd’hui je pense et rêve en français, et si j'écris toujours mes romans en espagnol, c'est en français que sont venus à mon esprit et à mon clavier mes contes les plus récents. ...De ces choses-là, et de bien d'autres, toujours en rapport avec mon travail d'auteur et illustrateur et avec ma vie un peu nomade, j'ai parlé le 17 février avec les élèves de l'école française de La Havane. Je n'ai pu les quitter qu'après avoir promis de revenir avec mes nouveaux livres (deux qui débarquent ces jours-ci dans les librairies françaises et deux qui sont attendus en Espagne et en Argentine), et sous garantie de leur consacrer plus de temps la prochaine fois (un atelier d'écriture est dans nos cartons). Ensuite, je me suis rendu à la ville de Santa Clara pour présenter dans la Foire du Livre mon roman La légende de Taïta Osongo... que mes jeunes lecteurs français connaissent depuis 2004, grâce à la version d'Ibis Rouge. Ce retard dans la parution de la version cubaine de ce livre est compensé par le fait qu'il arrive à point pour célébrer, sous le parrainage des Nations Unies, l'Année international des personnes d'origine africaine. C'est dans ce contexte que mon éditeur guyanais Ibis Rouge présente Taïta Osongo. Le chemin de la forêt
, où je raconte aux enfants, cette fois-ci avec mes mots et mes propres dessins, comment l'esclave héros de mon roman gagne sa liberté... tout en aidant sur son chemin ceux qui ont besoin de lui. http://www.ambafrance-cu.org/france_cuba/?Presentation-de-l-Ecole-Francaise

mercredi 2 mars 2011

Petit Chat Noir a peur du soir est mon septième livre français. Joliment édité dans la collection « Les belles histoires des tout-petits » (Bayard. Paris, 2011), l’objet est particulièrement adapté aux mains des enfants de 2 à 4 ans. Les superbes illustrations de Beppe Giacobbe évoquent l’atmosphère nocturne du récit et l’intonation poétique d’une histoire assez simple : la découverte de la nuit et de soi par un petit chat qui craint se perdre dans l’obscurité à cause de la parfaite noirceur de sa toison.
A peine paru, cet ouvrage a élé célebré dans le blog Les lectures de Bauchette:
Quelle histoire, parfaitement menée et joliment illustrée! La couverture ne me disait rien qui vaille au départ mais ce texte, franchement, est une vraie réussite. Il est vrai que j'ai toujours été fascinée par cette faculté des chats à pouvoir voir et être vu dans le noir, comme si de petits phares se dissimulaient derrière leurs yeux... Mais ce texte recouvre encore plein d'autres choses : les thèmes de la peur et de la nuit, la tendresse d'une rencontre entre deux animaux, la prise de conscience de ses capacités propres et le plaisir ensuite d'en jouir... Une structure narrative simple pour s'adapter à l'écoute des plus petits mais une histoire d'une très grande richesse avec un vrai talent d'écriture.
Publiée d’abord dans la revue Tralalire (Bayard presse, mai 2008) cette histoire a été cautionné par les enfants et a même fait l’objet d’une traduction en anglais. Elle fait partie d’une série d’histoires autour du même personnage qui commencera a publier l’éditeur espagnol Kalandraka en mars 2012.

Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...