lundi 2 novembre 2015

un texte français devenu livre mexicain: "María es pintora"




Quel meilleur écrin pouvait trouver mon dernier livre! C'est à la Foire internationale du livre pour la jeunesse de Mexico (FILIJ selon les sigles en espagnol) qui débute mon tout nouveau MARIA ES PINTORA, soigneusement édité par l'éditeur mexicain 3 Abejas.

Il s'agit d'un album pour les tous-petits dont le texte, très court, peut être résumé dans l'idée: un artiste nourrit son art avec sa chair. Ce "message" est traduit dans de très simples images littéraires, que j'espère transparentes pour les jeunes enfants, et enrichit par les très belles et intelligentes illustrations de David Nieto.

Ce qui est curieux c'est que j'ai écrit cette histoire en français et que je l'ai présentée (sous le titre MARIE EST UNE ARTISTE) à plusieurs éditeurs de l'Hexagone sans obtenir la moindre réponse encourageante. Mais ce n'est pas la première fois qu'un de mes ouvrages paraît d'abord dans une langue différente de celle où je l'ai écrite... J'ai déjà vu mes textes traduits en français, en portugais et même en basque avant de les voir dans sa langue d'origine; en général l'espagnol, mais aussi le français.

En fait, il est presque arrivé plus souvent que l'un de mes titres français (Cuba destination trésor, La légende de Taïta Osongo ou La chanson du château de sable, par exemple) soit publié en France avant sa première édition en espagnol que le contraire. Même Malicia Horribla Pouah, la pire des sorcières a devancé de peu la version de l'éditeur espagnol Edebé qui en a cédait les droits à Hachette...

          
Hachette. Paris, 2000/Sudamericana. Buenos Aires, 2002/ Edelvives. Zaragoza, 2008



Ibis Rouge. Cayenne, 2004/ Fondo de Cultura Económica, Mexique, 2006/ Eds. Matanzas/Cuba, 2014

                                             
Hachette. Paris, 2001/Edebé. Barcelona, 2001
















Ibis Rouge. Cayenne, 2007/A Fortiori. Bilbao, 2007





 Autre est le cas de Petit Chat Noir a peur du soir, écrit en français et publié dans la revue Tralalire (2008) puis en album par Bayard (2010) et encore aujourd'hui inédit en espagnol... malgré le fait d'avoir donné naissance à la série Gatito (Kalandraka, Pontevedra, Espagne) qui est aujourd'hui au troisième épisode.




série Gatito. Kalandraka. Pontevedra, 2012, 2013, 2015


En tout cas, je suis convaincu que cette fois-ci les superbes illustrations de David Nieto, qui ont enrichi mon propos de façon très pertinente, sauront convaincre un éditeur français.

mercredi 14 octobre 2015

L'actualité politique, économique et culturel de Cuba en débat



L'association de solidarité avec l'Amérique Latine SEM, de Laval organisa la soirée "Où va Cuba?" pour débattre sur l'actualité politique, économique et culturelle, ainsi que sur la vie quotidienne dans la grande île de la Caraïbe. C'est un sujet que génère beaucoup de questions depuis que le 17 décembre, les présidents de Cuba et les Etats-Unis, Raul Castro et Barack Obama ont annoncé le rétablissement des relations diplomatiques interrompues en 1960.

Après la projection du filme soviéto-cubain "Soy Cuba" (1964), eut lieu l'exposition par Janette Habel de la situation politique actuelle, puis les précisions par Pedro Monreal González sur la situation économique. Pour finir, j'ai parlé de la vie quotidienne à Cuba et des spécificités de la vie éditoriale cubaine.

Des livres de et sur Cuba ont été mis à la disposition du public par la librairie Corneille non seulement dans la soirée du 1 octobre, mais aussi plusieurs jours avant et après la rencontre. Plusieurs de mes ouvrages en espagnol et en français faisaient partie du large choix bibliographique.

Valérie Lerouge, de la libraire Corneille, de Laval, présente les intervenants


Joel Franz Rosell, Janette Habel, Pedro Monreal González et notre hôte Auxilio Alcántar (productrice culturelle)


Les principaux éléments de mon intervention ont peut les retrouver dans les chroniques en français (partielle) et en espagnol (complète) de mon séjour à Cuba entre le 19 janvier et le 12 mars 2015. A consulter sur les sites ci-dessous:




J'ai profité de mon brève séjour à Laval pour faire une rapide visite de la vieille ville. Trop court et trop intéressant pour ne pas avoir envie de retourner...















mardi 13 octobre 2015

Tintin, un héros lecteur

Tintin est un grand lecteur. Si on ne le voit pas souvent lisant pour le plaisir, c'est qu'on le voit rarement au repos. Ce que l'on connait de sa vie c'est avant tout les aventures et dans le feu de l'action il ne pratique que la lecture pratique: pour s'informer, pour éclaircir un mystère... Pourtant, sa bien fournie bibliothèque ne peut contenir uniquement des ouvrages scientifiques, historiques, d'actualité...

Dans Le secret de la Licorne il découvre son appartement saccagé et ne semble s'inquiéter que de la bonne santé de ses livres

Tintin lit avec passion...
... et en bon lecteur, il le fait souvent avant d'aller se coucher
Lit Tintin des BD ? On ne peut pas répondre à cette question, mais il n'ignore qu'il est l'un des héros du genre. Dans l'une de ses premières aventures il ne semble pas surpris de savoir que le cheikh Patrash Pacha possède les albums qui racontent ses exploits.


Dans son passionant livre Le monde de Hergé, Benoît Peeters souligne le paradoxe provoqué par l'actualisation de cette vignette des Cigares du pharaon. Dans les versions antérieures à 1955, il s'agit d'ouvrages cohérentes avec la chronologie du héros, mais après cette date Hergé finit par montrer à Tintin le récit du voyage à la Lune qu'il n'accomplira que vingt ans plus tard!  

En tout cas, Hergé a souvent utilisé ses personnages dans la promotion des albums qui racontent leurs aventures. Il est particulièrement intéressant le prospectus de 1944 dans lequel on voit à Tintin faire fonction de diffuseur pour le compte de Castermann (image tiré du volume 5 de "Hergé: chronologie d'une oeuvre" (Eds. Moulinsart, 2004) 

Un journaliste lit la presse, c'est bien normale. Mais c'est sur sa table du petit-déjeuner et pas dans la rédaction du "Petit XXème" où il est censé travailler, que Tintin découvre la réapparition du perroquet de l'Oreille cassée



Comme tout le monde, Tintin lit des lettres et des télégrammes,
Toujours au fait des avances de la technologie, Hergé offrira souvent à Tintin des moyens modernes d'information: télégraphie, téléphone, radio, télévision... mais les imprimés auront toujours un rôle privilégié.





 Pendant son premier voyage en Syldavie, Tintin profite du calme de l'avion pour lire une brochure touristique. Comme souvent dans les albums d'Hergé, le lecteur lit par-dessus l'épaule du héros. Mais dans ce cas, Hergé s'amuse à présenter un faux-vrai document, avec  même des réproductions de peintures et gravures historiques! 



A Cuba on ne trouve pas de la BD franco-belge (ni autre que la cubaine, peut abondante par ailleurs). Dès mon installation au Brésil, en juin 1989 je suis parti à la recherche des albums de Tintin (en portugais, en français). Des amis venus d'Europe m'apportaient des nouveautés...






Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...