dimanche 31 août 2014

tu peux bien rire!
















JE SUIS ECOLO, CA SE VOIT



cela fait plusieurs années que je traîne ce petit dessin et chaque été il redevient d'actualité





Toute ressemblance avec des responsables religieux de tout bord n'est pas une coïncidence

Et après cela se plaint parce que la mairie ne nettoie pas les rues!





dimanche 3 août 2014

pour l'été rien de mieux qu'une tasse de thé...rrible



AIMEZ-VOUS LE thé-rrible ?

Les sorcières de catégorie sont anglaises. Elles peuvent aussi être irlandaises, galloises, roumaines ou même espagnoles… Mais toutes celles qui se vantent d’être véritablement mal élevées, comme il se doit dans le monde des sorcières, ont eu une institutrice anglaise très laide, très méchante et très grossière. Voilà pourquoi les sorcières de haut rang prennent le thé à dix-sept heures, comme l’exige la tradition.
Bien entendu, les sorcières ne boivent pas n’importe quel thé. Elles n’admettent que du thé-rrible : un breuvage ignoble, écoeurant et pestilentiel. Le meilleur thé-rrible est anglais, cela va de soi. Il contient, entre autres ingrédients tenus rigoureusement secrets, quelques gouttes de bave de fox-terrier enragé relevées d’une pincée de boue du Loch Ness (le lac écossais qu’abrite le fameux monstre). Egalement, dans la préparation d’un véritable thé-rrible, il faut utiliser de l’eau dans laquelle on aura pris soin de faire macérer le sabot d’une vieille chèvre noire.


illustration d'Ajubel pour l'édition espagnole de 2001

Un jour, la sorcière de la Vieille Havane reçut un thé-rrible provenant d’une récolte précieuse et fort onéreuse. Sa meilleure ennemie, la sorcière Gwendoline Halloween de Brooklyn, l’avait elle-même obtenu d’un multimilliardaire qu’elle avait aidé à ruiner un autre hypermilliardaire. En guise de remerciement, le multimilliardaire devenu entre-temps mégamilliardaire lui avait offert un kilo du thé-rrible le plus rare et réputé : celui que les spécialistes surnomment à juste titre « colique de Galles ».
MTB songea que c’était là l’occasion rêvée pour inviter sa très bonne ennemie Tante Fripouille , à prendre le thé.
Tante Fripouille Mieuquepersonne était une sorcière insupportablement prétentieuse. Elle vivait dans les ruines du plus beau théâtre de La Havane, lequel avait brûlé vingt ans plus tôt sans qu’on ait jamais pu le reconstruire. Or, ce que personne ne savait, c’est que si les projets de reconstruction échouaient les uns après les autres, c’était parce que Tante Fripouille assistait aux réunions de chantier déguisée en personnage haut placé. Ses interventions provoquaient des telles discussions que l’on n’arrivait à la moindre décision. Et, de réunion en réunion les années passaient… passaient…
Chaque fois qu’elle rendait visite à MTB, Tante Fripouille se montrait si hautaine et snob que nos deux commères finissaient toujours par se crêper le chignon. Seulement, vois-tu, comme les sorcières ne s’entendent avec personne, pas même entre elles, Mocheline et Magouille ne rataient pas une occasion de se retrouver pour mieux se disputer.
« Cette fois, c’est moi qui aurai le dernier mot ! » se promit la sorcière de la Vieille Havane tandis qu’elle sortait d’un armoire le service à thé hérité de son arrière-grand-mère, la sorcière Séculaire.
La lampe d’Aladin faisait office de théière. Les tasses n’étaient autres que les cornes d’un bouc qui, selon la légende familiale, avait appartenu au diable en personne. Avec un tel service il était inutile de tremper un sabot dans l’eau réservé au thé-rrible. Plus spectaculaire encore : les tasses ne reposaient pas sur des assiettes ordinaires mais sur des petites soucoupes volantes qui allaient et venaient toutes seules des mains des invités à la théière.

illustration d'Amilkar Chacón pour l'édition cubaine de 1999
Quand MTB servit le fameux « colique de Galles », une petite fumée en forme de main décharnée s’échappa des tasses et vint pincer le nez boursouflé de Tante Fripouille . Cette dernière ouvrit des yeux ronds comme les soucoupes, secoua la tête et s'essuya le front avant de se risquer à boire une gorgée.
« Ah ! s’exclama-t-elle en frissonnant. Il est répugnant à souhait !
- N’est-ce pas ? fit MTB enchantée. Je savais que tu allais le trouver nauséabond. Tu prendras bien une deuxième tasse ? Tu verras, il est ab-so-lu-ment é-cœu-rant!
- Avec grand déplaisir » répondit Tante Fripouille, très poliment.
Après la troisième tasse de thé-rrible, les deux sorcières commencèrent à se sentir vraiment bizarres.
« Nous pourrions peut-être vomir un peu, non ? demanda MTB.
- Je n’osais pas te le proposer, répondit Tante Fripouille , toujours exquise.
- Allons-y ! »
Les deux sorcières sortirent précipitamment sur le balcon et vomirent par-dessus la balustrade.
Les passants, épouvantés, tentèrent tant bien que mal d’échapper à cette averse répugnante et malodorante. Lorsqu'ils levaient la tête pour apercevoir le coupable, les pauvres ne voyaient personne. Car les sorcières s’étaient rendues invisibles pour mieux profiter du spectacle.
Vomir sur les passants et se rendre invisible est le véritable but d’une invitation à prendre le thé-rrible. Toute sorcière qui tient à sa réputation doit s’assurer que ses meilleures ennemies auront à leur disposition une rue pleine de gens à embêter. Voilà pourquoi les sorcières prennent toujours le thé à cinq heures : à cette heure-là, les enfants sortent des écoles et les adultes quittent leur travail et se pressent sur les trottoirs pour rentrer chez eux.

ébauche de l'auteur

Se rendre invisible n’est pas vraiment compliqué pour une sorcière. Tout d’abord elle se met sur la pointe des pieds et lève les bras et la tête, prenant des aires de danseuse. Ensuite, elle gonfle les joues et retient sa respiration aussi longtemps possible. Après être passée par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et avoir failli de s’évanouir, la sorcière devient enfin transparente.

Une fois qu’elles se furent suffisamment moquées des passants épouvantés, Magouille et Mocheline retournèrent au salon en sautillant à cloche-pied pour retrouver leur apparence normale. A cause de ses rhumatismes, MTB ne pouvait pas sauter très haut et ne récupéra qu’en partie ses couleurs. Elle resta translucide le reste de la soirée. Tante Fripouille se garda bien de le lui faire remarquer. C’était une trop belle occasion pour s’épargner la vue de l’horrible figure de Mocheline... qui méritait bien son nom.


« Encore un peu de thé ? » demanda Mocheline Triche-Beurk (...)



Tiré de La tremenda bruja de La Habana Vieja
           Edebé. Barcelona, 2001






Version abrégée: Ediciones Capiro, Santa Clara (Cuba), 1999







samedi 12 juillet 2014

mon article chinois

couvertur du magazine Publications pour la jeunesse en Chine
En 2004, le magazine Publications pour la jeunesse en Chine, a présenté une traduction en mandarin de mon article « Andersen et Marti : deux chants pour un rossignol », une étude comparatif du conte « Le rossignol », de Hans Christian Andersen (Odense, 1805 - Copenhague, 1875) et sa version par le poète essayiste et homme politique cubain José Martí (La Havane, 1853 - Dos Rios,1895) publiée sous le titre « Les deux rossignols » dans le quatrième et dernier numéro de sa revue pour la jeunesse L’Age d’Or (New York, 1889). 


couverture de la version originale de La Edad de Oro (1889)

Cette revue est le plus grand classique de la littérature cubaine pour la jeunesse, actuellement publié en un seul volume (depuis une première version à San José, Costa Rica, en 1921). L’ouvrage a été ainsi maintes fois réédité à Cuba et dans bien d’autres pays de l’Amérique Latine.



page de titres du quatrième numéro de l'Age d'Or 

sommaire du numéro 4 (octobre 1889), un numéro assez asiatique (grand article intitulé "Une promenade en terre des annamites")
  

A la différence des autres textes de l’Age d’Or qui n’ont pas été écrits par Marti lui-même (dont deux contes du français Edouard de Laboulaye), ce conte n’a pas été tout simplement traduit, mais adapté. Les changements introduits par le chantre de l’indépendance cubaine reflètent ses idées politiques et son admiration pour la lutte menée à l’époque par les Chinois contre la mainmise occidentale.  
Tout l’éclat de la prose « moderniste » de José Marti et sa capacité à bien communiquer avec les enfants marquent sa version.

sommaire en mandarin du numéro 3/2004 de la revue chinoise du livre pour la jeunesse

sommaire en anglais

première page de mon article

deuxième page de mon article

dernière page de mon article


L’association lyonnaise L’atelier du tilde a entrepris la traduction de l’Age d’Or suivant le format originale en quatre numéros. C’est la première fois que la traduction intégrale de ce classique cubain est proposée au public français.


couverture du deuxième numéro dans l'édition française, fin 2012




mercredi 25 juin 2014

Le "Jeu Littéraire de Barcelone": la lecture prise au sérieux!



avec Cristina Osorno, de la Maison d'Amérique Latine en Catalogne
La Fondation Jordi Sierra i Fabra, la Maison d'Amérique Latine en Catalogne, la Direction de bibliothèques de Barcelone et Fondo de Cultura Económica, la plus grande maison d'édition d'Amérique Latine, entre autres institutions, ont coordonné leurs efforts pour organiser la première édition catalane d’un concept qui a déjà fait ses preuves en Colombie.

L'écrivain espagnol Jordi Sierra i Fabra me fait l'honneur de me présenter
au public réuni dans la fondation qui porte son nom
En effet, le Jeu Littéraire de Medellin, duquel j’ai été l’un des invités en 2013, est à sa vingt-deuxième édition. Le point de départ est l’exploration en profondeur de l’œuvre d’un écrivain dans un esprit ludique.

Mon dernier roman s'intitule "Concierto n° 7 para violin y brujas" (Concert n°7 pour violon et sorcières, inédit en français)
Comment résister la tentation de me prendre en photo avec cette marionnette géante de l'une de salle de promotion de la leture du festival Mon Llibre

On y recherche également un véritable échange entre auteurs et lecteurs, c’est pourquoi non seulement les enfants ont pu enquêter sur ma vie (motivations, sources d’inspiration, mode de travail –bien sur- mais aussi souvenirs d’enfance, photos, goûts personnels, paysages ou musiques auxquels je suis attaché…).



En contrepartie, pendant notre rencontre dans le siège de la Fondation Jordi Sierra i Fabra, mes lecteurs ont pu me raconter un petit peu de leurs vies et goûts, de leur pays (on me parla de la Catalogne, non de l’Espagne, car l’agitation autour de l’indépendance atteint les enfants) et m’ont fait des cadeaux qui impliquent en fait un échange : j’ai offert mes histoires, ils m’ont offert une danse, des symboles de Catalogne, des mots et de jolis dessins.

 

mon arrivée à Barcelone sélon Salik
















Le Jeu Littéraire ne se limite pas au travail avec les enfants. Un élément important du projet est la formation des médiateurs entre livres et enfants. Dans ce but, j’ai coordonné un atelier sur l’utilisation du « Kamishibai » (technique japonaise de lecture publique) dans la promotion du livre pour la jeunesse. Situé derrière le « butaï » (tréteaux portatile), on fait glisser les images d’un album dont le texte a été préalablement reproduit dans le revers de la page suivante. De cette façon, alors que le public regarde les images, le lecteur public a le texte correspondant devant les yeux.

 
Normalement, je ne raconte que les histoires que j’ai non seulement écrites mais illustrées. Néanmoins dans cet atelier j’explique comment constituer un répertoire et même comment improviser un « butaï» artisanal.





Au même temps que le Jeu Littéraire se déroulait au magnifique du Centre de Culture Contemporaine de Barcelona, le festival Món Llibre (Monde Livre) qui est à sa dixième édition. Nous avons été conviés à une table ronde dans la journée professionnelle. J’y ai fait une présentation du livre pour la jeunesse latino-américain qui reste, malgré son importance actuelle, mal connu en Espagne.



 Le lendemain, au même CCCB, nous avons signé nos livres, en particulier ceux qui ont été publiés par Fondo de Cultura Económica. Dans mon cas il s’agissait de La leyenda de Taita Osongo (originairement publié en français par Ibis Rouge comme La légende de Taïta Osongo) et Concierto n°7 para violín y brujas (Concert n°7 pour violon et sorcières, inédit en français).



 Le lendemain, au même CCCB, nous avons signé nos livres, en particulier ceux qui ont été publiés par Fondo de Cultura Económica. Dans mon cas il s’agissait de La leyenda de Taita Osongo (originairement publié en français par Ibis Rouge comme La légende de Taïta Osongo) et Concierto n°7 para violín y brujas (Concert n°7 pour violon et sorcières, inédit en français).



Le matin même nous avions déjà eu une rencontre-signature à Sabadell, ville de la grande banlieue barcelonaise, dans la librairie latino-américaine LibreRío de la Plata.



Un accueil chaleureux pendant lequel nous avons racontés des anecdotes, lu des extraits de nos livres et livré quelques secrets de cuisine littéraire. 



Je lis un fragment de "La légende de Taita Osongo" (dans sa version mexicaine, publié deux ans après sa découverte, par le public français, dans l'édition d'Ibis Rouge
 


 

Avec le manuscrit de l'un de mes ouvrages (en tant qu'auteur-illustrateur)
A ma droite, l'auteure colombienne Irene Vasco






 On ne visite pas Barcelona sans profiter de ses richesses culturelles et touristiques, tout d'abord, l'œuvre de l'époustouflant Antoni Gaudi.





 







 Mais il n'y a pas que Gaudi à Barcelona. Le quartier médieval (Barrio Gotico) est une véritable merveille.
 








et même les alentours de la ville méritent le déplacement.




Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...