mardi 11 juin 2013

Je me tue à vous le dire


Il n’y a que les vivants qui meurent. La vie est donc une maladie : la maladie qui nous tue.

Pour disperser la manif des clowns en colère, la gendarmerie a fait usage de gag lacrymogène.

Un bouc émissaire porte toujours le chapeau.

Le sacré c’est bon quand c’est sucré.

Soixante-huitard : homme entre 65 et 70 ans. Que chausse du 68 (rare)

Le bonheur c'est un pays dans lequel il fait toujours beau, même sous la pluie noire, même dans le brouillard compact, même dans le temps tempête.

Dans la tempête, le temps pète

La joie est faible. C'est pourquoi elle nous attire si fortement

Le repos est quelque chose que l’on t’impose, ou que l’on s’impose soi-même car on ne peut pas faire autrement. Par contre, la paresse c’est quelque chose que l’on subit. La paresse c’est du repos non mérité.

J’ai un cancer dans le sommeil. Je peux dormir chaque fois un peu moins. Plus le trou dans mon sommeil s’élargi, moins je dors. Un jour je ne dormirai plus du tout et ce sera la fin.

Or ce qui me tuera vraiment ce n’est pas le manque de sommeil, mais le manque de rêve. Sans celui-là, je ne résisterai pas longtemps. Je pourrai toujours rêver éveillé, mais ce n’est pas pareil. C’est le rêve sans bride sans aucun contrôle qui nous permet de vivre.

mercredi 24 avril 2013

La littérature est le meilleur moyen de compréhension de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions... que l’on commémore le 10 mai prochain.


Depuis plusieurs années je visite des collèges et lycées pour des échanges autour de mon roman « La légende de Taïta Osongo » et de la question de l’esclavage qui y est récréé. Dans certains cas, la lecture de l’ouvrage est accompagnée d’ateliers d’écriture ou j’invite les jeunes à tisser des histoires mettant en scène des adolescents attrapés dans le labyrinthe de l’innommable injustice humaine et sociale qu’est l’esclavage.

Or, chaque fois je constate la difficulté qu’ont les adolescents à comprendre la réalité de ce monde, pas si lointain que ça, où les personnes étaient séparées par des infranchissables barrières non seulement socio-économiques mais juridiques, philosophiques, culturelles. Encore récemment, dans un collège de Soissons, des enfants de 5ème qui rédigeaient une histoire proche de la mienne, faisaient dire aux esclavagistes dont le fils était tombé amoureux d’une esclave : « Une nègre qui ne sert que pour les corvées ne peut pas être en couple avec toi, qui es blanc, beau, riche, propre ».

Le fait que le garçon soit libre et la fille esclave n’était même pas mentionné et j’ai eu du mal à leur faire comprendre à quelle point cette différence-là était vraiment déterminante.

Je dois préciser que ces enfants n’avaient pas lu par eux-mêmes mon roman. Ils en ont pris connaissance par une lecture à voix haute réalisé par leur professeur de français. S’agissant d’une classe à faible compétence en lecture, l’enseignant a estimé que c’était le seul moyen de leur franchir l’accès à mon ouvrage, qui est portant assez court et pas trop complexe.  







La légende de Taita Osongo
Ibis Rouge (Matoury, Cayenne, 2004)
Nouvelle version aux Editions Orphie: mai 2017


Pour l'illustration de couverture pour la nouvelle(Orphie, 2017)
je me suis inspiré du célèbre tableau "La jungle" de mon compatriote Wilfredo Lam

Après une réflexion collective autour des rapports entre les personnages de mon roman, ils ont fini par saisir ce qui est vraiment l’esclavage ; cette organisation sociale si difficile à imaginer par un enfant né sous la République.
C’est que le décret statuant la commémoration des « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions chaque 10 mai, ne suffit pas à combler la méconnaissance de ce moment de notre histoire dont les conséquences sont encore visibles dans la société française, tout particulièrement dans les départements de l’Outremer et dans certaines points de l’Hexagone.
La présence dans les manuels scolaires de questions telles que la traite négrière, l’esclavage, le commerce triangulaire et le colonialisme ne suffit pas à son appropriation véritable. Car l’exposition nécessairement distancée, supposée objective mais malheureusement schématique, empêche compréhension par les adolescents d’un phénomène sans doute complexe, éloigné et (en apparence seulement), sans rapport avec les problématiques d’aujourd’hui.
Seulement la littérature permet d’incarner les drames et défis de l’esclavage à travers des personnages auxquels les jeunes peuvent s’identifier ou qu’ils peuvent, au contraire, détester comme s’il s’agissait d’êtres vivants, palpitants.
Les romans pour la jeunesse qui abordent la question de l’esclavage ne manquent pas, mais on les trouve surtout dans ces collections de romans dit historiques dont le souffle est souvent plus didactique que vraiment esthétique. Sortis de la plume d’auteurs qui narrent aujourd’hui l’Egypte des pharaons, demain l’Empire Roman, après-demain la Révolution française, ils manquent souvent de vérité, malgré une bonne documentation et un sincère engagement dans la dénonciation de l’horreur du système esclavagiste.
première édition en espagnol: Fondo de Cultura Económica. Mexico, 2006
 

La légende de Taita Osongo n’a pas été conçue dans le cadre d’un quelconque débat social ou nécessité pédagogique.
Tout a commencé par une image forte : une orchidée blanchissime sur le tronc noir, lise et puisant d’un arbre : un de ces algarrobos (bois noir d’Haïti) qui formaient un bosquet en face de chez-moi à Santiago de Cuba. Dans cette ville, la plus métissée de mon pays, j’ai dû croiser plus d’un homme très noir du bras d’une femme à la peau d’albâtre. Mon livre s’appela d’abord « La légende de l’algarrobo et l’orchidée », car je raconte l’amour impossible entre un jeune esclave et la fille de son maître qui se termine en forêt d’algarrobos chacun avec son orchidée greffé au tronc. Je voyais ça comme un symbole du métissage qui sonna le tocsin du racisme et la ségrégation inséparables de l’esclavage des noirs. Si j’ai changé le titre c’est parce que très vite Taïta Osongo, le grand-père du jeune esclave si dangereusement amoureux, devint le centre du livre. Je n’écrivais plus une histoire d’amour malheureuse, mais l’histoire d’une révolte –à travers amour et magie- contre l’injustice.
uno de mis dibujos para la primera edición cubana (Capiro. Santa Clara, 2010)
Cette première version de ce roman, en l’essentiel guère différente de la version définitive, date de 1983. J’habitais, je viens de le dire, à Cuba et j’étais à mille lieux d’imaginer que mon ouvrage ferait ses débuts en français et chez un éditeur de l’Outremer, vingt ans plus tard. L’écriture n’a pas été précédée de la moindre recherche autour de la traite et l’esclavage à Cuba, dans la Caraïbe ou dans le reste du monde colonial. Mon intention et mes propos étaient entièrement littéraires et la rédaction de ce roman –le seul avec des références historiques que je n’ai jamais entrepris- se situait entre un polar pour la jeunesse (mon premier ouvrage publié) et des contes écologiques (recueillis dans ce qui devint par la suite mon deuxième titre). Mon intérêt pour les problématiques du racisme et l’injustice ancrées dans le cœur de l’institution esclavagiste, a été certainement nourri par mon installation dans la région cubaine où les racines africaines sont plus visibles et vivantes. Mais ce n’est que beaucoup plus tard que je me suis intéressé vraiment à la réalité historique de l’esclavage. Le passé de ma propre famille et une expérience amoureuse personnelle ont été les moteurs secrets d’un texte qui, malgré un prix qui donnait droit à publication, j’ai gardé inédit jusqu’au jour où, déjà résidant en France, je l’ai considéré littérairement mûr.
illustration pour la deuxième édition française: Orphie, mai 2017
 La légende de Taïta Osongo a été publié, dans l’excellente traduction de Pierre Pinalie, par Ibis Rouge (ce n’est pas par hasard que j’ai choisi un éditeur de l’Outremer !) en 2004. Deux ans plus tard, le plus grand éditeur d’Amérique Latine, Fondo de Cultura Económica, a publié la version en langue espagnole, suivie en 2007 d’une traduction brésilienne et, enfin, d’une version cubaine en 2011. Le prestigieux centre de recherche et promotion du livre pour la jeunesse Banco del Libro (Venezuela) a choisi mon roman comme l’un des meilleurs ouvrages pour la jeunesse latino-américaine et moi-même je le considère comme mon livre le plus ambitieux.

éditions cubaines: Capiro, 2010, Ediciones Matanzas, 2015

traduction en portugais: Edições SM do Brasil. São Paulo, 2007





 Au début de 2013, le Ministère d’Education de l’Argentine a offert 16 892 exemplaires de La légende de Taïta Osongo aux écoles publiques de la nation. Il s’agit d’une édition spéciale de Fondo de Cultura Económica, la plus grande maison d’édition de l’Amérique Latine, qui depuis 2006 assure la diffusion de l’ouvrage en langue espagnole avec les illustrations de mon compatriote Ajubel (lauréat, entre d’autres nombreux prix, du prestigieux Bolonia Ragazzi Award). 

En tant que Cubain naturalisé Français, je me sens très proche des gens de la Caraïbe et de l’Outremer en général. Ceci explique ma participation dans le collectif Ti Woch, qui fait la promotion des cultures créoles à travers contes, spectacles, conférences et autres projets dont le plus ambitieux est peut-être Ti-woch magazine, une publication destiné aux enfants de 7 à 12 ans.



Le Comité pour la Mémoire de l’Esclavage, institué par décret de janvier 2004 en application de la loi adoptée le 10 mai 2001 qualifiant la traite négrière et l’esclavage de crime contre l’humanité, se réjouit de la décision du Président de la République. Il se réjouit également que ses propositions concernant la recherche, l’enseignement et la culture, contenues dans son rapport remis le 12 avril 2004 au Premier Ministre aient été reprises par le Chef de l’État. Le Comité pour la Mémoire de l’Esclavage appelle à la fédération des énergies et à l’union des forces pour faire de chaque 10 mai une date symbolique forte.

mercredi 10 avril 2013

Le plus grand classique cubain pour la jeunesse traduit enfin en France






La Edad de Oro (L'âge d'or) est le grand classique de la littérature pour la jeunesse d'Amérique Latine et de la langue espagnole. Œuvre du grand penseur, écrivain et homme politique cubain José Martí (La Havane, 1853-Dos Rios, 1895) elle a été originalement conçue comme un périodique (quatre numéros publiés de juillet à octobre 1889 à New York, lieu d'exil du grand homme) puis, dès la deuxième décennie du XX siècle, diffusé en forme de livre.  
 La Edad de Oro a été l'objet de nombreuses rééditions dans plusieurs pays hispano-américains et se trouve régulièrement réédité à Cuba.

Malgré son importance, ce n'est que très récemment que l'ouvrage vient d’être traduit intégralement en français, grâce à la louable initiative d'un collectif de passionnés de l'Amérique Latine, L'Atelier du tilde, basé à Lyon.

 

 J'ai eu le privilège d'offrir les trois premiers jeux des deux premiers numéros -les seuls pour le moment ayant été imprimés, correspondant aux deux premier numéros de l'ancienne revue- à la Bibliothèque National « José Martí » et au Centre d’études qui entretient et développe la connaissance de l’œuvre du grand écrivain et indépendantiste cubain. J'ai également fait une présentation à la Sociedad José Marti (à ne pas confondre avec le Centro de Estudios Martianos ci-dessus mentionné), où se tenait la 9ème édition des Rencontres du livre pour la jeunesse
présentation des deux premiers numéros de L'âge d'or à la Sociedad José Martí, le 19 février 2013

J'ai finalement porté les exemplaires restants à l'école française de La Havane, où des enfants étudiant en français pourront en faire un bon usage. 

Tout ceci a eu lieu pendant le mois de février, à l’occasion de mon dernier séjour dans mon pays d’origine, coïncidant avec la Foire Internationale du livre de La Havane. 

Sans être un grand spécialiste, je suis un grand admirateur et assez bon connaisseur de l'Age d'Or. C’est souvent le cas entre les auteurs cubains pour la jeunesse, mais en plus dans mon cas, je suis aussi chercheur et critique du livre pour la jeunesse. 

José Martí en 1879, avec son fils José Martí Zayas-Bazán et, en 1890, avec sa fille adoptive María Mantilla, inspiratrice de plusieurs textes inclus dans L'âge d'or.
Par un hasard extraordinaire, lors de mon premier séjour en France, je suis tombé sur une exposition au Musée d'Orsay qui offrait une lumière sur l'illustration pour enfants au XIX siècle. Grande fut ma surprise en découvrant que le poster de l'expo reprenait un des dessins de L'âge d'or: justement le plus connu de tous les Cubains. 

Je savais bien que l'auteur de ce dessin était un Français, le grand illustrateur Adrien Marie (Neuilly sur Seine, 1848-Cádiz, 1891). Marti s'était servi de plusieurs des gravures de son album sans texte "La journée d'un enfant  non seulement pour illustrer sa revue, mais en plus pour s'inspirer: plusieurs des contes qu'il a expressément écrit pour L'âge d'or  le montrent clairement.

Autre élément des rapports entre la culture française et le seul ouvrage pour la jeunesse de Marti est la traduction de deux textes des livres Contes bleus et Nouveaux contes bleus d’Édouard de Laboulaye: "Poucinet" (rébaptisé "Meñique" (littéralement Petit doit) et "L'écrevisse" qu'il traduit sous le titre "El camarón encantado" ("L'écrevisse enchantée").

 



mercredi 3 avril 2013

Je vous fais cadeau d'un conte... écologique de surcroît

LA FAMILLE ÉPOUVANTAIL



Aux premiers jours de l'été, le fermier installa un épouvantail au milieu de son champ de blé. Les oiseaux partirent, mais pas les oiselles. Le fermier, alors, mit à côté de lui une dame épouvantail.

L'hiver suivant, les oiseaux émigrèrent vers des terres chaudes et les épouvantails, qui n'avaient plus de quoi s'occuper, passaient leur temps à papoter. Bientôt ils commencèrent à se faire des petits cadeaux: un brin de paille encore toute dorée, une brise tiède, un bouton des vestes qui leur servaient de corps...

Ce fut le début d'une histoire d'amour qui finit en mariage et au printemps suivant un petit épouvantail était né.

Le fermier était tout content car dorénavant aucun oiseau, oiselle ou oisillon ne viendrait manger son blé.

Mais comment prévoir le comportement d'épouvantails qui ont eu l'originalité de s'aimer et de constituer une famille?

Les problèmes commencèrent lorsque les trois épouvantails décidèrent de n'effrayer que les oiseaux gras. En quelques jours, tous les oiseaux étaient minces et les terres du fermier finirent par ressembler plus à des terres d’oiseaux qu'à des terres à blé.



Furieux, le fermier expulsa la famille d'épouvantails, laquelle, pour ne pas mourir de faim, partit mendier sur le chemin qui menait à la ferme. Les oiseaux, solidaires, procuraient aux trois épouvantails tout ce dont ils avaient besoin.

Face à la gravité de la situation, le fermier décida de chasser les oiseaux à coup de fusil et menaça la famille d’épouvantails de les brûler avec une énorme torche.


Cette histoire aurait fini tragiquement si une troupe de théâtre n'avait pas inclus dans sa tournée le village voisin à la ferme. Par l'intermédiaire d'un perroquet ventriloque qui en faisait partie, les épouvantails furent embauchés comme marionnettes et partirent conquérir le monde.

Lorsqu'il grandit, le petit épouvantail étudia dans une des meilleures universités du pays, fonda un parti écologiste et entra à l'Assemblée Nationale où il fit voter une loi contre ceux qui pourchassent les oiseaux.

Mais ceci est un fait d'actualité et si tu veux en savoir plus, tu n'as qu'à lire les journaux.



Texte et illustrations: Joel Franz Rosell

Les illustrations sont inédites. Le texte est paru dans mes recueils Los cuentos del mago y el mago del cuento (Ediciones de la Torre. Madrid, 1995/2005) et Sopa de sol y otros juegos de la imaginación (Tinta Fresca. Buenos Aires, 2011).


mercredi 27 mars 2013

L'oiseau-livre: une nouvelle fable sur la lecture que les enfants savent se réappropier




L'oiseau-lire

Belin. Paris, 2009

Texte: Joel Franz ROSELL

Ilustrations: Vanessa HIE

Traduction: Sylvia Gehlert


"L'oiseau-lire" est une fable nouvelle autour de la lecture. C'est aussi une parabole de ce rêve de tout auteur de voir ses livres arriver aux lecteurs.
Il s'agit d'un livre décide de quitter la bibliothèque où il ne rencontre pas assez de lecteurs. Il apprend à voler, puis à parler pour finir conteur sur la place en face de la bibliothèque. L'édition espagnole a été récompensée à Cuba comme l'un de meilleurs livres pour la jeunesse de l'année.


A la bibliothèque municipale, un livre de contes s'ennuie. Jamais personne ne vient feuilleter ses pages que la poussière alourdit. Les enfants n'empruntent que des livres de sciences, d'Histoire ou encore des romans vus à la télé...




Un jour, le livre de notre histoire sent que le désir d'être lu est trop grand. Il bouge ses pages, il s'en sert comme des ailes qui lui permettent de quitter son étagère et aller à la conquête des lecteurs...








Contrairement à ce qui est dit dans le numéro de mars 2010 de la revue Citrouille, mon sixième livre français n'a jamais été un roman et la libraire qui imagine avoir un rôle décisif dans la publication de ce livre n'en a eu aucun. Le texte de cet album est la traduction du livre publié originalement en Espagne (El pájaro libro. Ediciones SM, 2002) sour la forme d' "album de poche" qui est fréquente chez les grands éditeurs espagnols.


version originale: "El pájaro libro". Ediciones SM, 2002. Illustrations: Ajubel.
Prix national d'illustration. Espagne, 2003

Cette première édition magnifiquement illustrée, a procuré à mon compatriote Ajubel le Prix national d'illustration d'Espagne. Illustrateur émérite, Ajubel collectionne les prix en humour, graphisme, illustration. Son plus récent laurier est le Bologna Ragazzi Award pour son roman graphique Robinson Crusoé (publié en France par Plume de carotte). Ce prix est bien probablement le plus important prix d'illustration de livres pour la jeunesse au monde!


En fait, la première apparition du livre devenu oiseau-conteur, héros de cette histoire, date de 1982. Il figure comme personnage secondaire dans une tout autre histoire, intitulé "Teresa", que j'ai publié alors dans un journal de Santiago de Cuba et que l'on retrouve dans mon recueil "Sopa de sol" (Buenos Aires. Tinta Fresca, 2011).

Pour une version illustré en couleurs demeurée inédite j'avais conçu cette illustration:
illustration de l'auteur, inédite

L'Oseau-lire dans la médiathèque de Montélimar
Même si L'oiseau-lire c'est un livre pour des lecteurs de toutes âges, les petits reçoivent très bien le message : ils sont sensibles à l’aventure de ce livre qui se rebelle contre une vie passive dans la bibliothèque et qui apprend à voler et à parler pour, perché sur un arbre de la place publique, devenir conteur


















Les enfants de CE1 de l’école primaire de St Martin sur Ocre http://ec-saint-martin-sur-ocre.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/ont su récréer mon livre avec des très jolis dessins.

En voici un petit choix:
Même l'illustratrice qui co-signe l'album, Vanessa Hïé, n'a pas imaginé une bibliothèque aussi coloriée!












dans mon histoire, les dictionnaires et autres livres savants réagissent très mal lorsque mon héros, futur Oiseau-lire, se met a voler









Est-ce moi?

un petit charmant salon du livre pour la jeunesse (Giennois)


Du 22 au 24 de mars j’ai été l’invité du 28ème Salon giennois du livre pour la jeunesse. Le pays giennois s’étend sur les bords de la Loire et si le siège du Salon est le charmant château de Saint Brisson, les auteurs et illustrateurs participants avons rencontré nos lecteurs dans des écoles et collèges de plusieurs des localités dont Gien est le chef-lieu.





J’ai passé toute la journée de vendredi en compagnie des bambins qui avaient lu mes albums «Petit Chat Noir a peur du soir » (Bayard), « L’oiseau-lire » (Belin) et « La chanson du château de sable » (Ibis Rouge) le seul de mes sept titres français dont je suis auteur et illustrateur. Il y avait également un collège dans mon programme, mais là il s’agissait de l’improbable rencontre entre un écrivain et des jeunes qui ne l’avaient pas lu !





Me visites dans les écoles maternelles (Petite et Grande section, CM1) avaient été parfaitement préparés et j’ai été reçu avec des exemplaires de mes livres en main par des bambins absolument adorables.

J'ai raconté les histoires qu'ils avaient déjà entendu, mais surtout quelques-unes qu'ils ne connaissaient pas.

Les plus grands (CM1) ont adoré l'histoire de mon premier héros, Super Pec, que j'ai au même à dessiner sur leurs mains!
 

Mais le collège Mermoz n’a pas très bien péparré la rencontre. On n'a pas estimé nécessaire d'acheter un seul de mes livres, même pas pour le CDI ou la rencontré s’est déroulé, por les faire lire (ou le montrer au moins) aux élèves. Les élèves, très attentifs, m’ont posé les questions habituelles : « Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? », « Combien de livres avez-vous publiés ? » « Quel est votre livre préféré ? »… Des questions qu’il auraient pu poser à n’importe quel autre auteur, et même à un boulanger ou footballeur (en ne changeant que le mot « livre » par « match » ou « type de pâte » .

Mme. le professeur d’espagnol a pourtant bien compris le parti qu’elle pouvait tirer de la présence d’un auteur hispanophone dans sa classe, mais n’a pas pensé à télécharger un des textes disponibles dans mes sites et encore moins à s’enquérir de la possibilité d’obtenir un exemplaire de mes livres en espagnol (pas moins de 25, appropriés pour toutes les compétences lectrices et linguistiques).

A quoi bon rencontrer un auteur que l’on n’a pas lu et que l’on n’a pas l’intention d’approcher après la rencontre ? Malgré le travail de sensibilisation qui se fait depuis des années sur tout le territoire français, il y a encore des enseignants, des bibliothécaires et des responsables scolaires qui confondent le moyen (la visite de l’auteur) avec la fin : la promotion de la lecture. Pour cela il faut qu’il y ait au moins un triste exemplaire d’au moins l’une des œuvres de l’auteur dans le CDI (chose qui ne doit pas peser lourdement sur le budget de l’établissement).


J’ai quitté le collège Mermoz avec un goût amer. Mais deux jour plus tard, une fois fini le Salon, lorsque j’abandonnais le Château de St Brisson sans avoir vu que des rares adolescents (aucun dudit collège) s’approcher de mes livres « La légende de Taïta Osongo » et « Cuba destination trésor », je me sentais autorisé à croire que si les jeunes ne lisent pas plus ce n’est pas uniquement la faute de l’Internet, le portable et autres coupables habituellement signalés.





Le Salon du livre pour la jeunesse du Giennois est porté avec conviction par une équipe de bénévoles qui dirige avec dévouement Anne Vescovi. https://sites.google.com/site/salondulivre giennois










Après les journées de visites scolaires par une douzaine d’auteurs, illustrateurs et conteurs (pour certains commencés dès jeudi), nous nous sommes tous rencontrés au château de St Brisson, qui abritait non seulement les séances de signatures, mais des ateliers, des concerts, des expos et un spectacle de la conteuse cubaine Mercedes Alfonso, toute fraîchement arrivée de Cuba.



Nous n’avons pas chômé les auteurs jeunesse réunis au deuxième étage (des livres pour adultes étant proposés au premier et les ateliers au rez-de-chaussée). J’ai presque épuisé la réserve d’exemplaires de « Petit Chat Noir a peur du soir » et de « La chanson du château de sable » (j’offre en guise de dédicace un dessin à l’aquarelle que je ne répète jamais) et même quelques-uns de mes livres en espagnol ont trouvé acquéreur (tout particulièrement des exemplaires de la série Gatito (Kalandraka), le jumeau espagnol de ce « Petit Chat Noir… » qui avait su ravir les bambins rencontrés la veille.


Après un week-end intense, je suis revenu à la capitale… ou m’attendait le lendemain le Salon du livre de Paris (mais, ça c’est une autre histoire).

Cuba, terre des débrouilles

  Une fois n'est pas coutume. Habituellement je parle de littérature jeunesse. C'est la spécialité que je cultive en tant qu'aut...