dimanche 16 avril 2023

LE CHEMIN DE LA FORÊT


Le chemin de la forêt est mon douzième livre français. C'est aussi le troisième de mes titres en tant qu'auteur/illustrateur à être publié en France. Il paraît notamment plusieurs années après La légende de Taïta Osongo, roman pour adolescents qui a le même héros sans qu'il ne s'agisse d'une suite ou préquelle.
Cette nouvelle histoire, est destiné à un public plus jeune (environ 7-8 ans) qui aurait ici sa première rencontre avec le personnage et son monde, à la fois réel et magique. 

Le chemin de la forêt
La Lucarne des Ecrivains
Paris, septembre 2023

En fait, j'ai conçu les éléments principaux de cette histoire avant de publier la première version de La légende de Taïta Osongo en 2004 (aux éditions Ibis Rouge, à Matoury, Guyane et bien avant sa dernière version aux éditions Orphie, à Saint-Denis de La Réunion, en 2017). L'anecdote ne pouvant s'accommoder à l'intérieur du roman et ne correspondant pas, non plus,  au style plus poétique et au même temps plus réaliste du récit, j'ai décidé de l'aborder plus tard, dans une forme et pour un destinataire plus adapté.

Lorsque j'ai enfin commencé à écrire Le chemin de la forêt, j'avais entamé ma carrière d'illustrateur. J'ai en fait réalisé texte et illustrations en simultanée. Pourtant, ce n'est qu'en 2018 j'ai publié une première version, en espagnol, à Cuba. Imprimé sur un vilain papier et des encres de mauvaise qualité avec, en prime, diverses erreurs de mise en page, je préfère ne pas en dire d'avantage. 

L'édition française, parue en septembre 2023, est donc celle de référence. D'autant plus que j'ai profité pour rendre le texte plus précis.

première rencontre avec le public au Festival Internacional du livre de Sète,
en août 2023

présentation du livre et exposition des originaux
des illustrations à La Lucarne des Écrivains, octobre 2023

Une autre particularité de mes deux récits autour du sorcier/esclave Taïta Osongo est la différence dans le style d'illustration. La deuxième édition (2017) de La légende de Taïta Osongo  je l'ai illustré en tenant compte du fait qu'elle s'adressait à un public adolescent et que l'impression serait en noir et blanc. 

La légende de Taïta Osongo
Orphie. Sant-Denis, 2017

illustrations intérieures de La légende de Taïta Osongo (2017)
 

Le chemin de la forêt est un conte initiatique avec des messages tels que la lutte pour la liberté, l'entre-aide, l'adaptation à son environnement... traités avec plus de poésie que d'une quelconque intention pédagogique.

Dans les illustrations j'ai essayé de rendre les couleurs de mon pays natal, Cuba, et des terres où l'esclavage des noirs a permit le système d'exploitation coloniale (aux Amériques, l'océan Indien) tout en préservant l'universalité qui est propre au conte en tant que genre.



... un jour de grand malheur arrivèrent les trafiquants d'esclaves





Rattrapé à chacune de ses tentatives d’évasion, Taïta Osongo fut chaque fois cruellement puni. Comme il ne tardait jamais à retenter sa chance, on finit par l’enchaîner au fond d’un lugubre cachot.







«Je suis esclave d’un terrible destin : j’étais le roi de la lagune qui se trouvait ici jadis. Cependant, le planteur prit l’eau pour irriguer ses champs de canne, prit l’eau pour ses champs de tabac, prit encore l’eau pour ses champs de café... J’étais de plus en plus à l’étroit, mais je ne voulais pas abandonner mon royaume. Maintenant il est trop tard. Il ne reste même pas un peu de vase pour me protéger du soleil. »



La nuit était bel et bien tombée lorsque Taïta Osongo s’arrêta pour dormir.                       La chouette se réveilla, regarda autour d’elle émerveillée et s’exclama :                         « Oh, comme c’est sombre ! Oh, comme c’est calme ! Oh, comme c’est frais !




« Que t’arrive-t-il, mon frère ?

─Je ne trouve pas ma place dans ce monde.

─As-tu fui ta cage ?

─Je n’ai jamais eu de cage.

─Tu as donc été puni par ton maître ?

─Je n’ai jamais connu de maître.

─De quoi te plains-tu alors ?



page de titre


Dès le début j'ai assumé le défi de parler du drame de l'esclavage à des enfants qui ne connaissent pas encore cette sombre page de notre histoire... mais de le faire d'une façon appropriée à leur âge et sans renoncer à la poésie, l'imaginaire et l'humour qui ont toujours régi mon concept de littérature pour la jeunesse.

Le chemin de la forêt
quatrième de couverture

« Je n’oublierai jamais ce que tu as fait.

Chaque fois que tu auras besoin de moi, je serai à tes côtés. »





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